Art Trope Gallery présente l’exposition collective “Miroirs : Le pouvoir de la réflexion” du 02 mars au 05 juin 2021
Rencontre avec les artistes à la galerie le 29 mai 2021 à partir de 11h00
Art Trope Gallery est ravie de présenter sa nouvelle exposition nommée “Miroirs : Le pouvoir de la réflexion”. C’est une exposition collective présentant le travail de 11 artistes de la galerie dans une variété de médias. Elle vise à examiner les affinités et les contrastes formels et visuels entre notre vision du monde et la façon dont nous sommes vus : une célébration de la subjectivité comprenant 40 œuvres visibles dans une galerie virtuelle.
Les miroirs, impartiaux, inébranlables, reflètent une image intouchable de ce qu’ils voient devant eux. Notre interprétation dicte l’un des nombreux messages que le reflet peut nous transmettre. Visions, constats et remises en cause, notre exposition n’a de cesse de présenter les multiples possibilités d’un regard sur soi, sur nous, sur le monde et sa réalité, telle que nos artistes la présentent.
Nos regards quotidiens permettent à cette exposition de démontrer tout le pouvoir d’une réflexivité au travers de nos artistes :
ANTOINE BUTTAFOGHI
« Peu de métaphores se révèlent aussi riches que celles du miroir. Il est capable de créer l’illusion de profondeur alors qu’il n’est que surface. La plupart des traditions lui font une place très importante. Que ce soit sur un plan philosophique ou sur celui du mythe (contes, romans et films), on le retrouve partout, de l’Occident à l’Orient en passant par l’Afrique. Il est symbole de connaissance et de création et nous renseigne sur notre nature, mais il peut aussi représenter le mensonge et l’illusion. Le miroir permet de nous rendre compte de voir qui nous sommes et permet donc, de nous interroger sur nous-mêmes. Il nous renvoie l’image de notre propre humanité. »
HARRY ERGOTT
« Le reflet, d’un reflet. Un de mes sujets préférés dans mes séances de peinture sont les modèles nus reflétés dans un miroir. Mon coup de pinceau réagit comme un sismographe à un niveau d’énergie élevé en réponse au modèle, qui à son tour interagit avec son reflet dans le miroir. Mon art est une recherche sur la maîtrise de soi versus la résistance au désir d’évasion impétueuse, l’équilibre entre contrôle absolu et émotion brute, ou, le point de basculement entre calme et chaos.»
BERTRAND GRUYER
« Ce ne sont pas les miroirs qui déforment, mais notre vision qui est le reflet de la singularité de notre regard. En fonction de nos paradigmes, chacun emprunte des chemins différents pour regarder le monde. Dès lors, l’objectivité ne peut être qu’un objectif, un projet, une quête qui commence par la conscience de sa subjectivité. Ces photographies d’ombres et de lumières invitent la subjectivité de notre regard à s’exprimer. La plupart y voient des corps, des impressions charnelles, mais le débat reste aussi ouvert que chaque œil qui regarde… »
DAVID PAUL KAY
« Tout ce que je crée est le reflet de l’univers qui m’entoure ou de l’univers en moi. “Venus de Milo” fait partie de la série “Icons”. La pièce a été inspirée par l’expérience que j’ai ressentie du musée du Louvre, où la lumière brillait sur cette pièce emblématique sous tous les angles, et où son discours avec l’espace qui l’entourait reflétait celui avec les téléspectateurs. Je voulais trouver la bonne perspective pour reproduire mon expérience et mon état émotionnel dans lequel elle m’a mise et j’ai décidé de créer son image représentant le pouvoir qu’elle diffuse sur nous depuis notre l’intérieur. «Etat d’Esprit de l’Empire » est le reflet direct d’un état d’esprit new-yorkais. Il reflète l’approche unique des citoyens de la jungle de béton envers le temps, l’espace, le monde et l’univers. La soi-disant «minute de New York» est représentée telle quelle, complexe, intense, mais addictive et agréable. Une fois new-yorkais, toujours new-yorkais, c’est ce que reflète cette pièce.»
ALAIN LE CHAPELIER
« Jean Delumeau note que le miroir « a la capacité de réfléchir et de déformer, de reproduire et de fragmenter ». Franchir la porte correspond à cette assertion par le reflet du ciel et de bâtiments dans les vitres de cette fenêtre. J’y vois une distorsion de la réalité qui intègre dans le bas de l’image l’obscurité du cellier et le côté mystérieux de ce qui se cache derrière cette porte. Les toiles d’araignées renforcent le côté de l’impression d’un secret, potentiellement accessible en ouvrant la porte. Pousser la porte, c’est renoncer à la réalité connue pour pénétrer de l’autre côté du miroir dans l’inconnu et le noir. Le haut de la photographie correspond au côté conscient de la personnalité et le bas au côté inconscient. Contre-jour est une œuvre prise à l’intérieur d’une vaste salle qui servait à accueillir les immigrants venant de l’étranger et désireux de s’installer aux Etats-Unis. Le monde extérieur se reflète sur le sol mais de façon diffuse, un peu comme les ombres de la caverne de Platon. Dans la salle, la grande verrière sépare de l’extérieur, synonyme ici de liberté, compte tenu du contexte historique du bâtiment. Ce lieu m’a comme aspiré par l’extérieur, traversant symboliquement un miroir. »
MIREILLE LOPEZ
« J’ai choisi de présenter Mon Continent qui fait écho avec le désordre écologique dans lequel nous évoluons. Chacun d’entre nous en est en quelque sorte responsable de manière indirecte puisque nous sommes tous des consommateurs. Ce qui émane le plus de cette œuvre est sa douceur soulignée par l’élégance du trait correspondant à mon monde idéal intérieur. Nous parlons souvent de la création du 7ème continent composé de plastiques, et c’est au travers de cette œuvre que je propose un 8ème continent, le mien, rempli de douceurs et d’harmonies. Nous pouvons ainsi faire un parallèle avec les problèmes environnementaux que nous subissons aujourd’hui sur notre Terre en miroir avec notre propre conscience. »
BRUNO PALISSON
« La Terre que j’occupe avec inconscience, je n’ai pas vu avec humilité et générosité qu’elle m’a accueillie et tout donné. Lorsque je m’admire au quotidien, bienveillante, elle me félicite de mon intelligence et de ma beauté. Aveuglé et arrogant, elle devient le miroir de mes insolences. Cependant, si je m’arrête, regarde, observe et contemple au lieu de passer, profiter et voir, c’est autre chose qu’elle reflète. De nos paysages, de notre nature à des instants présents, je me rapproche d’elle, je souhaite être là avec elle. Elle me fait prendre conscience de l’universalité du présent, au moins le temps d’un instant. Elle me propose de me laisser aller vers l’absence de penser ; essayer de ne faire corps qu’avec le présent et sa beauté. Je marche de la terre à la lune, portée par les ailes de la vie, hors d’atteinte des blessures du passé et des préoccupations du futur.»
FLORENCE SARTORI
« Miroir, miroirs… Femme, singulière et plurielle… Tantôt diabolique, tantôt divin, le miroir raconte notre monde intérieur et nous met face à nous-mêmes et à notre image. Il nous invite aussi à découvrir notre face cachée ; celle qui serait « de l’autre côté du miroir »… C’est l’objet du jeu de reflets dans le face à face de ces deux sculptures jumelles. C’est ici un dialogue symbolique, sans parole, où, par le mystère de la mise en abyme, chacune est le miroir de son double. L’éclat solaire de l’Une met en relief la part sombre de l’Autre dans un jeu de complémentarité comme une métaphore de notre condition humaine. Un face à face qui nous entraîne sur le chemin du mystère de notre identité, entre Unité et Dualité.»
NATHAN SOULEZ-LARIVIÈRE
« Les photographies Uturuncu et Licancabur, volcans du désert bolivien, soulignent les lois de la nature de part la présence de la faune et d’une source d’eau. Face à cette osmose qui m’inspire, digne d’une composition minimaliste, je retrouve un équilibre naturel auquel je fais face. Telle une fenêtre sur un monde presque perdu, ces paysages nous plongent dans l’infiniment grand.»
MAXIME VIGNAUD
« Comment pourrais-je revenir enfin vers toi ?
A travers peut être ce miroir ensemble
Nous y serons tous les deux dans nos souvenirs
Comme au sein de cette enfance insouciante
A laquelle nous espérons tant la chérir
Et nous fera oublier nos parcours brisés
En gardant ce reflet de nos âmes enjouées. »
CHARLES WEBER
« Devant ou derrière le miroir ? Face à une photographie au mur, je me suis toujours demandé où était le photographe. Est-il à côté de moi, face à l’image ou est-il derrière l’image en train de l’enregistrer? Où est sa gauche, où est sa droite? Comme les arbres, a-t-il la tête en bas? Le sujet est-il au-delà du mur ou derrière moi? Est-ce une fenêtre ou un miroir? Dans ce jeu de faces-à-faces et de doubles inversions, je retrouve mon vertige d’enfant dans le couloir sans fin de miroirs parallèles.»