Le Journal Chroniques d’Architecture met en avant la série “Visions Périphériques” de Bruno Palisson !
Visions Périphériques de Bruno Palisson
25 Avril 2023
Le périphérique parisien a 50 ans ! Du réel à la fiction, la série « Visions Périphériques » du photographe Bruno Palisson est la continuité de « Paysages d’autoroutes » ; de la campagne à la ville, de la lumière à la beauté du noir.
Le périphérique sur la ville, un anneau de toutes les tensions, sans attentions, rempli de toutes les pollutions dont nous sommes les auteurs… Pourtant, ce manège géant déroule sous nos yeux une scène urbaine cinématographique, en perpétuel mouvement et fascinant.
Extrait de ma nouvelle Délit de Fuite qui rassemble trois séries « Visions Périphériques », « Paysages d’autoroutes », « une nuit en ville » :
(…) il prit le périphérique pas tout à fait désert si rapidement que les flashes ne pouvaient l’atteindre. Ses visions le hantaient, il ne pouvait s’en défaire. Ses « mots » de tête cognaient sourdement, il avait enfreint toutes les règles.
Il s’engouffra précipitamment sur l’autoroute, un lieu étrange qui obère toute relation extérieure dès que l’on y pénètre, un lieu agressif et asocial favorisant l’individualisme et paradoxalement dernier lieu des paysages libres de ce nouveau monde.
Aujourd’hui, malgré l’implant de souvenirs factices, il traverse cet espace monumental avec le sentiment d’une grande liberté, de n’appartenir à personne et de ne dépendre de quiconque. La traversée est un film de grands paysages, de passages qui défilent, se bousculent, s’agglutinent et se superposent dans une scène sans fin dont il tient le premier rôle.
Lors du voyage, surviennent parfois des éblouissements inattendus, des mirages qui fragmentent la vision jusqu’à en devenir aveuglant. Ces paysages segmentés défient le voyageur dans une bataille solaire.
Il accélère tant s’y prête cet espace de transition entre deux réalités. Il est à la fois déconnecté pour un temps de toute histoire et pourtant le temps est concret, palpable tandis qu’autour de lui s’étire une longue illusion de paysages redessinés par la superposition des instantanés issus du temps et du mouvement et remis en perspective à chaque instant pour former de nouveaux paysages (…).
Retranscription de l’article suivant par l’équipe d’Art Trope Gallery :