LES JOURNAUX, LE TÉLÉGRAMME ET LE POHER, PUBLIENT SUR LA SÉRIE PHOTOGRAPHIQUE “PARALLÈLES” D’ARNAUD RINUCCINI
Retranscription de l’article réalisé par LE POHER
Les « Parallèles » d’Arnaud Rinuccini dans les monts d’Arrée
Arnaud Rinuccini, artiste photographe, expose via la galerie virtuelle Art Trope Gallery, une série de photographies intitulée « Parallèles ». Une quinzaine de photos où se superposent des clichés tirés avant et après les incendies de l’été 2022. L’artiste répond à nos questions.
Vous consacrez une série de photos aux monts d’Arrée et au mont Saint-Michel de Brasparts, suite aux incendies de 2022, pourquoi avoir choisi ce sujet ?
C’est un projet que j’ai mené en deux temps. J’ai commencé par une série de photos en 2021 parce que ça s’inscrivait dans le cadre de mes recherches artistiques sur les paysages, les landes. Ce site, je le trouvais très beau, et l’été d’après, ça a brûlé… J’ai été très touché par ces événements, j’ai trouvé déchirant de voir ça aux informations, alors je me devais d’y retourner. Et comme j’avais des photos prises avant les incendies, je pouvais donc faire ce passage de témoin.
Cette série « Parallèles » consiste à superposer des clichés d’un même endroit en mode « avant, après ». Vous pouvez nous en dire plus ?
Ce principe de superposition d’images, c’est dans la même ligne que mes travaux habituels. Je travaille beaucoup sur ça. Ça permet de se rendre bien compte de cette véritable métamorphose du lieu. J’aime cette ambiguïté. On voit ce paysage qui a basculé comme s’il s’agissait d’un négatif. C’est quelque chose de sidérant, comme si on avait changé d’endroit, de planète. Je suis allé en février de cette année faire ma seconde série de photos ; d’un espace lumineux et vivant, je suis arrivé dans un décor lunaire… La série s’appelle Parallèles parce que je crée des constructions géométriques qui marquent la transition et attire l’attention. On a la chance de pouvoir passer d’une dimension, d’un état à un autre.
Quand on sait qu’une partie de la végétation a repoussé et parfois très vite, on se demande, en voyant vos photos, si ces deux séries de clichés n’ont pas été prises toutes les deux après les incendies à quelques mois d’écart…
Oui, on peut aussi voir ces photos de cette manière. Ça parle aussi, c’est vrai, de la résilience d’un site. C’est une lecture plus souriante, et c’est certain qu’il y a une composante environnementale évidente dans cette série de photos.
Martin SCHOCK
Retranscription de l’article réalisé par le Télégramme
Après les Incendies de l’été 2022, les monts d’Arrée continuent d’inspirer les artistes.
Le photographe parisien Arnaud Rinuccini dévoile, dans une exposition virtuelle, sa nouvelle série « Parallèles ».
« Je revisite un lieu radicalement changé par l’incendie qui l’a touché », introduit le photographe Arnaud Rinuccini sur son site Internet. Ce lieu, c’est le mont Saint-Michel de Brasparts, dévasté par les incendies de l’été 2022. L’artiste révèle, dans sa galerie virtuelle, un « avant après» du lieu dans une série de photographies.
« Ces photographies mettent en scène les résonances entre les deux états, tels deux mondes parallèles. Des fragments entremêlés construisent un nouvel espace fictif », explique le photographe originaire d’Île-de-France, en ouverture de son exposition.
Arnaud Rinuccini s’intéresse notamment à la chapelle du mont Saint-Michel de Brasparts, située sur la commune de Saint-Rivoal. « Il voit la chapelle comme un édifice comme hors du temps, et, en même temps, parfaitement à sa place au sommet », souligne Virginie Tison, fondatrice d’Art Trope Gallery et attachée de presse de l’artiste.
Des photos de l’été 2021
L’intérêt d’Arnaud Rinuccini pour la chapelle du mont Saint-Michel de Brasparts ne remonte pas aux feux de l’été 2022. Le photographe s’est d’abord intéressé à l’ensemble du site de la montagne Saint-Michel. « Il avait, d’ores et déjà, prévu de réaliser une série photographique à cet endroit, bien avant les incendies », éclaire Virginie Tison.
Arnaud Rinuccini réalise ainsi un premier grand nombre d’images à l’été 2021. « L’artiste pensait pouvoir revenir prendre d’autres photographies pendant l’été 2022, quand il a appris que le feu ravageait tout », poursuit son attachée de presse. « Découvrir aux informations les vues aériennes prises de la chapelle et de son environnement a été un réel déchirement », appuie-t-elle.
Quelques mois plus tard, en février 2023, Arnaud Rinuccini décide alors de retourner sur place. L’objectif à présent ? « Souligner l’ampleur du désastre ». Pour ce faire, l’artiste superpose ses différentes images « d’un même endroit prises avant, et après le passage des flammes », indique Virginie Tison.
« Il parcourt la Bretagne depuis l’enfance »
De fait, Arnaud Rinuccini est habitué à composer ses images par superposition. C’est l’une de ses spécialités dans ses séries artistiques. Arnaud Rinuccini aime recomposer « des paysages qui ne sont pas le miroir fidèle d’une réalité passée, mais montrent une mémoire à l’œuvre, réinventée, allant au-delà du visible », met-il en avant sur son site Internet.
Le photographe s’était initié à la photographie aux États-Unis, avant d’étudier à l’École nationale supérieure Louis-Lumière, à Saint-Denis, en région parisienne.
Il habite aujourd’hui toujours en Île-de-France. « Mais il parcourt la Bretagne depuis l’enfance », signale son attaché de presse. « Il y vient fréquemment pour les vacances ou pour collecter des images personnelles pour ses projets », ajoute-t-elle. Les images du mont Saint-Michel de Brasparts ont, elles, rejoint sa collection d’images artistiques.
Par Karen Jego et Lola Uguen – le 08 août 2023